Communiqué de presse commun COMECE-CEC
Tel était le thème du séminaire de dialogue organisé par la CEC et la COMECE conjointement avec le Bureau européen des Conseillers de la Commission européenne (BEPA), le 14 décembre 2012 à Bruxelles.
Par le Traité de Lisbonne, le terme «économie sociale de marché» a été introduit, parmi de nombreux autres objectifs, dans le Traité sur l’Union Européenne. Le modèle de l’économie sociale de marché devient ainsi un des grands objectifs de l’Union dont la réalisation reste toutefois à accomplir. Mais quels sont ses fondements ? Comment européaniser cette économie sociale de marché ? La crise actuelle dans la zone euro et les faiblesses et inégalités structurelles au sein de l’Union Européenne intensifient l’urgence de ce débat.
En ouverture de la session, Mgr Ambrosio, Vice-Président de la COMECE, a souligné que la notion d’économie sociale de marché était une des clés pour regagner la confiance des citoyens en faveur du projet européen. « Il est également nécessaire de valoriser davantage le signification de la gratuité, non seulement dans le contexte de l’activité économique, mais aussi dans le domaine social et politique » a-t-il insisté. Le Prof. Dr. Heinrich Bedford-Strohm, évêque de l’Eglise évangélique luthérienne de Bavière, a quant à lui insisté sur le fait que « le succès de l’économie sociale de marché est particulièrement dû au fait que la responsabilité sociale fait partie intégrante du processus économique et n’est pas seulement une étape qui suit la prospérité économique. Mais aujourd’hui, le défi majeur de l’économie sociale de marché est de faire face au changement climatique, qui touche surtout les pays pauvres du sud. »
Lors de la deuxième session, les experts des Eglises issus des différents Etats membres ont été invités à faire le point sur la convergence de l’Europe vers une économie sociale de marché. Vu de Pologne, Dr. Sarnacki SJ a estimé que l’économie sociale de marché exigeait une économie orientée de façon rationnelle, basée sur la confiance sociale et consolidée par le contrat social. L’idéal étant un équilibre entre productivité économique et responsabilité sociale. « Cela implique la transparence, un cadre juridique juste et satisfaisant, ainsi que la mise en place de règles de solidarité et de participation. Un tel modèle n’est pas réalisé à l’heure actuelle » a –t-il conclu. De son côté, le Prof. Dr. Heikki Hiilamo a présenté l’expérience de la Finlande qui a été affectée par une dépression économique majeure dans les années 1990. Depuis, les Eglises contribuent à l’effort public de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, en complément des services sociaux fournis par l’Etat. C’est pourquoi il a appelé la Commission européenne « à ouvrir davantage qu’elle ne le fait aujourd’hui, les programmes de financement européens aux acteurs d’Eglise. »
Enfin, la troisième session était consacrée au chômage des jeunes comme défi immédiat dans toute l’UE. Différentes organisations d’Eglise ont présenté les succès obtenus dans leurs différents projets de lutte contre le chômage des jeunes. L’insertion des jeunes travailleurs par la Cáritas Diocesana Segorbe Castellón (Espagne), La campagne ‘One in a million’ lancée par le Youth Trust à Birmingham (RU), le QuiK-Service, une initiative de qualification lancée par la Kolping Akademie de Ingolstadt, (Allemagne).
Finalement, le fait que le concept d’une « économie sociale de marché européenne » soit ancré dans les Traités européens depuis 2009 n’est pas suffisant. Les Églises et leurs organisations rappellent la nécessité aujourd’hui d’européaniser ce concept pour permettre aux Etats membres de l’UE de faire face à la compétition mondiale, tout en maintenant une protection sociale efficace aux plus faibles mais aussi pour devenir une économie durable au vu des exigences environnementales et climatiques.
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