Albin Hillert/CEC

Par Jean-Guillaume DeMailly
chargé de communication de l’Église protestante unie de Belgique

Le métropolite de Tallinn et de toute l’Estonie Stephanos a plaidé pour les Églises se fassent lieu d’humilité, de dialogue et d’amour dans un discours d’accueil aux membres de la CEC lors de la soirée de l’assemblée générale de la CEC. 

Né au Congo belge, dans une famille orthodoxe chypriote, le métropolite a étudié la médecine durant un an à Louvain (Belgique) avant de démarrer des études de théologie à Paris. Il s’est donc tout naturellement exprimé dans le français de son enfance, souhaitant que l’assemblée générale de la CEC soit l’occasion de se « demander comment faire pour créer les conditions d’une vraie rencontre de l’Évangile avec ceux de nos contemporains qui professent une totale indifférence à la foi et sont confrontés à un vide spirituel difficile à assumer. »

Le métropolite a estimé que « l’Orthodoxie venue d’Orient ne peut ni se permettre de contourner les difficultés et les tentations de l’Occident, ni ignorer ses peurs et ses doutes. Au contraire, elle doit les assimiler en faisant preuve de créativité. »

Il s’est également appuyé sur Françoise Giroud, laquelle avait écrit que l’agnosticisme et l’athéisme, bien que majoritaires aujourd’hui « coexistent avec une véritable quête spirituelle des hommes et des femmes de notre temps ».

Durant le siècle passé, l’Église orthodoxe estonienne « a été dépouillée à l’extrême ». Ces épreuves, nous apprend le métropolite, l’Église les a aussi vécues comme une conversion « qui bannit tout orgueil confessionnel, tout sentiment de supériorité culturelle, toute hégémonie de civilisation » pour devenir « Une Église humble et servante ».

Pour le métropolite, le dialogue œcuménique doit être une source d’inspiration mutuelle et d’échange de nos richesses théologiques respectives. Des vœux que chacune de nos Églises peut formuler à son tour, se demandant avec sincérité, à la suite de leur frère orthodoxe, dans quelle mesure nous répondons réellement à l’amour que le Christ suscite, « clé de tout notre témoignage ».