Le pasteur Anatoliy Raychynets de la Société biblique ukrainienne. Photo: CEC/Łukasz Troc
Les représentants d’Églises ukrainiennes ont appelé les 80 participants à la Consultation européenne sur la paix juste qui se tient à Varsovie du 9 au 11 décembre à une solidarité plus active par la diffusion de l’information et de la vérité.
« Chaque jour est un miracle, le fait que nous soyons ici avec vous est un miracle. » Le pasteur Anatoliy Raychynets, vice-secrétaire général de la Société biblique ukrainienne, a ému l’assemblée des représentants d’Églises européennes présents à la Consultation sur la paix juste en ouverture de la deuxième journée de cette rencontre qui se tient jusqu’au 11 décembre. « La guerre n’a pas frappé à notre porte un matin. Elle ne nous a pas demandé poliment à entrer. Elle a juste surgi dans nos vies et nos maisons du jour au lendemain. En tant que pasteur, je demande des choses qui ne sont pas ordinaires pour un pasteur : des armes pour défendre notre pays, pour nous protéger… parce qu’ils sont venus pour nous tuer. Nous appelons à une paix juste ; mais pour le moment, la guerre continue… »
L’irruption brutale de cette nouvelle réalité était audible dans chacun des témoignages entendus lors de cette deuxième journée de la Consultation organisée par la Conférence des Églises européennes (CEC). « L’autodéfense s’est imposée à beaucoup d’Églises et de pasteurs comme une réalité à vivre, du jour au lendemain », enchérit le pasteur Ihor Bandura, de l’Union baptiste d’Ukraine. « L’Église doit poursuivre son engagement en vue de la réconciliation et de la construction de la paix, même en temps de résistance. Elle doit faire grandir la possibilité de paix pour demain. Elle doit accompagner et soigner ceux qui sont blessés et traumatisés par la guerre, protéger les déplacés et les plus vulnérables. L’engagement pour la non-violence doit s’équilibrer avec le devoir de protection des plus vulnérables et la lutte contre l’injustice. »
Interrogée sur l’aide la plus concrète que les Églises européennes pourraient apporter aux chrétiens ukrainiens, la quinzaine de participants aux tables rondes de cette journée a été unanime pour souligner le besoin de vérité et d’information. « La paix surgira par surprise, comme un miracle de Dieu. Mais cela n’interviendra que par le surgissement de la vérité. Dès lors, ce que je demande aux responsables religieux occidentaux que je rencontre c’est des armes… des armes spirituelles. La lumière et la bien triomphent toujours ! », concluait Sa Béatitude Épiphane d’Ukraine, métropolite de l’Église orthodoxe d’Ukraine.